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7 mars 2017 2 07 /03 /mars /2017 15:43

Ce film déjà ancien  continue à interpeller avec force le spectateur.

Cinq sœurs, en quelques mois, se donnent la mort. D’abord la plus jeune, treize ans, puis, ensemble, après des semaines de claustration par leur mère, les autres : quatorze, quinze, seize, dix-sept ans. Toutes divinement, angéliquement, belles.

Une enfant par an, à partir du mariage et après, sans doute, plus rien ne se passe…

Un père et une mère puritains, rigides, surprotecteurs plus par méfiance que par amour. Une semi-liberté accordée chichement une seule fois, et, à leurs yeux, finissant en catastrophe.

Etrange indifférence du père, incapable de parler d’autre chose que du sport télévisé au prêtre venu après le premier décès ; de la mère, affirmant froidement son bon droit et sa bonne conscience.

Une indifférence qui a gagné les filles, comme paralysées dans un enfermement d’où elles pourraient, en fait, s’évader. Leurs jeunes voisins, des ados éperdus d’admiration amoureuse, tentent même de les y aider.

Mais elles sont sans espoir, ayant respiré le poison du manque d’amour et la certitude inconsciente que, dehors, c’est la même chose.

Ce qui leur a été donné de voir ou de vivre à l’extérieur ne valait pas vraiment le coup. Aveuglement, égoïsme, froideur, impuissance, mensonge.

Et dans le décor  d’une belle banlieue cossue et sans clôtures de l’Amérique des Seventies où, tout de même, parfois, ça sent mauvais.

Pourtant, les beaux visages, les robes fraîches, quelques sourires heureux, les cheveux lisses et blonds : dans les films standards, autant de promesses de bonheur.

 D’autant plus glaçant ce gâchis, que Sofia Coppola le met en scène dans une brillante économie de moyens : ce film somptueux est presque minimaliste.

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